mardi 16 mai 2017

Mes nuits d'épouvantes

Je me demande si absolument tous les humains sont concernés par le problème parce-qu'en fait, je vois pas comment il peut en être autrement. Tu sais, avec tout ce qui se passe, tout ce qu'on a déjà vécu, les drames, la mort, la peur... Je sais pas comment font certain pour (avoir la chance de) dormir sur leurs deux oreilles.

Je suis insomniaque depuis ma tendre enfance, c'est apparemment génétique vu la qualité de sommeil pourrie de mon pauvre papa et, à l'aube de mes 33 printemps, je ne m'y suis toujours pas habituée.

La nuit, les ténèbres envahissent mon lit, je suis seule face au silence, face au néant. Les yeux écarquillés dans l'obscurité, j'imagine les pires scénarios, les pires drames, j'en oublie de respirer. Alors l'existence est vaine, je me demande ce que je fous là, comment je vais crever, combien je vais encore devoir en chier et pour combien de temps. La souffrance de mes proches, le cancer qui va les emporter un par un, la peine, la solitude, le manque... est-ce que j'aurais un jour à enterrer un de mes enfants, est-ce que je vais connaître le désespoir ultime ?... dans ma tête c'est germinal... Puis quand la terreur passe un peu, je reprends mon souffle et ravale ma salive, juste avant de passer à un scénario encore pire que le précédent. Je fais mon mea culpa en ressassant tout les moments où, souvent malgré moi, j'ai fais du mal à autrui, en serrant fort les yeux pour qu'ils puissent l'entendre, car je reste trop pudique pour le leur avouer, et je pardonne en retour ceux qui m'ont offensé, Amen.


Ça peut durer toute la nuit, 3h, ou une seule. 

Lorsque le jour se lève, un tantinet apaisée, je me sens con de ne pas réussir à me rendormir simplement en priant mon cerveau de bien vouloir fermer sa grosse gueule de merde parce-qu'après tout c'est la vie et on en a qu'une.
Mais la nuit revient, et rebelote. Ça peut m'arriver 5 nuits d'affilées, ou pas du tout de la semaine...


Je ne sais pas si tous les insomniaques le vivent comme ça, si mal en fait, ou si ça ne concerne que les anxieux maladifs. Est-ce qu'il existe des insomniaques qui le sont par petit tracas quotidiens, genre facture impayée, patron pas très sympa, fiston qui passe son bac... Je minimise pas les problèmes hein, je dis juste que c'est peut-être moins traumatisant, même si le résultat est le même.

J'ai essayé plein de trucs : me rapprocher du monde puis m'en couper catégoriquement... la méditation, la lecture, la télé, forcer mon cerveau à penser positif : ce fut dans tous les cas un échec cuisant.
Les cachets ne m'aideront pas non plus car ce n'est pas le sommeil mon problème, mais la cause de ce manque là. Je n'ai pas envie de camoufler le souci, je veux le régler.

Désolée, fallait que j'en parle.
T'as des astuces toi ? Comment tu t'en sors ?

6 commentaires:

  1. J'ai bien tout lu et je peux pas t'aider XD Mes horaires variables ont tendances à m’assommer et en plus j'ai du être croisée avec une marmotte. Par contre dans des grandes périodes de stress, que ce soit des travaux dans la maison, des tas de nouveaux patients ou une situations familiales bancales, j'admets que j'y coupe court avec un petit cachet magique. Ok, je dors habituellement comme une souche ou alors je dors pas du tout pour 5 nuits complètes.

    Cari, reine du paradoxe, avec moi c'est tout ou rien.

    Je t'avoue que j'ai une espèce de fatalisme (toute belge disent les clichés) qui me pousse a avancer quoi qu'il arrive et à me dire que ce qui doit arriver arrivera et que j'y fera face du mieux que je le pourrais quand ce sera le moment. Amen!

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    1. Amen ma Cari ! Je souhaite que Morphée te roule des grosses pelles. :)

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  2. https://adulte-surdoue.fr/discussions-debats/douance-sommeil-t69.html

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  3. Je ne suis pas insomniaque, mais j'ai un sommeil de merde. Je mets mille ans pour m'endormir parce que je m'angoisse toute seule dans mon lit, comme toi :( Et le matin ça pique... Le coucher me stress vraiment, je me pose des questions existentielles comme toi. Je me demande quand je vais mourir, de quelle manière, je pense à ma famille, je pense au jour où je vais devoir enterrer mes parents, au fait que je vais certainement enterrer mes soeurs aussi car elles ont 10 et 8 ans de plus que moi. Est-ce que mon compagnon va mourir avant moi ? Est-ce qu'il aura un cancer à force de fumer comme un pompier et de manger n'importe comment ? Est-ce que je vais finir veuve à 40 ans ? Aura-t-on le temps de faire des enfants ? J'ai peur de perdre un de mes enfants (alors qu'ils ne sont même pas nés et même pas en projet LOL), mais ça c'est lié au fait que j'ai perdu ma belle soeur l'an dernier alors qu'elle n'avait que 22 ans... Bref, LA MORT LA MORT LA MORT. Ca m'obsède, mais seulement le soir quand je dois dormir, le matin je me sens con d'avoir pensé à tout ça... Après, ça m'arrive aussi de m'angoisser le soir car j'ai un appel important à passer le lendemain, parce que je dois ABSOLUMENT être à l'heure pour tel ou tel rdv, mais ça, c'est comme tout le monde je pense...
    Quand je parle à mon compagnon de ces "pensées morbides", il me trouve complètement chelou, car ça ne lui arrive jamais de penser à ce genre de choses (mis à part sa soeur bien sûr, mais il est toujours en deuil, c'est normal)... Alors des fois, je me demande si je suis normale :(

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    1. C'est peut-être propre aux femmes, je sais pas...
      Courage Limy ! (Ps: ton blog est superbe !!)

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