vendredi 17 juin 2016

Ce qui a (vraiment) changé depuis que je suis devenue mère.

Comment ça on s'en tape ?

Non parce-que c'est qu'on m'en a promis du changement ! Plus d'empathie, moins de sommeil, du laissé-aller, des disputes avec le conjoint, des amis qui s’éloignent, moins de sorties, des programmes TV comme "Baby Boom" à toutes les sauces, le bordel dans ta maison, des après-midis pâte-à-sel et balançoire...
Du fun, du fun, encore du fun quoi... -_-


Et comme je l'avais prédis, absolument rien de tout ça n'est arrivé, je ne me reconnais absolument pas dans les exemples de mes consœurs : Alice dort comme un loir, j'ai toujours pas regardé Baby-boom, je laisse la pâte-à-sel pour la crèche, je sors le minimum de jouets car y'a pas moyen que mon salon ressemble à DisneyLand,  les grands-parents se battent pour la garder, j'ai toujours les mêmes copines et j'ai jamais autant fait la teuf. 
PIM ! Dans tes chicos la maman qui déchire.

Mais alors, qu'est-ce qui a vraiment changé ?


  • Je me fais du soucis. 

Beaucoup. Je suis anxieuse de naissance, et insomniaque depuis presque toujours. J'ai peur de l'avenir, des humains, de la mort, de la solitude. Avant d'avoir Alice, je ne voulais pas d'enfants, je ne voulais pas assouvir ce besoin égoïste de procréer, alors qu'il est évident que nous menons nos enfants dans le ravin vu la situation actuelle, je préférais affronter ça seule. Puis j'ai été faible, j'ai cédé à la pulsion humaine la plus primaire : j'ai niqué ! 
Enceinte, j'avais peur. Pas de l'accouchement ou de la douleur, ça, bizarrement, jamais. 
J'avais peur de l'autisme, de la trisomie, de la mort subite du nourrisson, du handicap, des malformations. 
Lorsqu'elle est née, j'ai appréhendé encore + l'avenir. Et si elle n'était pas heureuse ? Et si on me l'enlevait ? Et si elle était persécutée, harcelée, battue, violée ? Et si elle tombait gravement malade ? ... 
Du soucis, tout le temps. Tout. Le. Temps.
Bon du coup, ça n'a pas vraiment changé, toujours angoissée, mais là c'est pour elle, vraiment pour elle.

  • Je trouve les enfants encore plus chiants qu'avant. 

La mienne compris. Non, je ne lui laisse pas tout passer sous prétexte que c'est le "plus grand bonheur de ma vie kikOo", elle est capricieuse, elle boude, elle me les brise. Mais je tente de rien laisser passer, je punis, je mets même des fessées quand elle va trop loin. Ça, ça va, ça me traumatise pas.
Non je ne mets pas les objets en hauteur : elle sait très bien que si elle touche, elle aura des problèmes, et ça se passe nickel, même chez les autres. (d'où le fait que j'ai toujours mes amies, certainement).
Le relou c'est que je dois me taper les gosses des autres, endurer leurs caprices, leurs sale-gossitude, écouter leurs mères respectives me faire l'apologie de leur "trésors pondus", les entendre dire que les garçons c'est mieux, que leur façon de faire est meilleure que la nôtre, que je la couche trop tôt, qu'elle mange trop... ça ouais ça me fout les glandes.
Vous êtes tellement connes. ♥

  • Je comprends désormais l'amour inconditionnel de ma mère envers mon frère et moi. 

Ça me gonflait tellement qu'elle me regarde manger avec son sourire béat, alors que je venais de me lever, la crotte à l’œil et la coupe approximative, la face au fond du fion... Et voilà que je fais exactement pareil quand je vois Alice sur le pot, ou en train de bouffer sa compote avec les mains... "Elle est tell'bent mignonne, gnéhé."


  • Je deviens économe. 

Enfin j'essaie. Je fais partie de ces gens qui ont leur paye le 1er et plus une thune le 2 du mois. Resto, shopping, resto, Sepho, apéro, aucun projet, aucun : je claque éphémère, c'est tout. Alors que là, je commence à me dire qu'un jour il faudra qu'elle passe son permis, ou ce qu'elle veut, et qu'il faudra qu'on soit là pour l'aider. Dans mon KU les restos...


  • J'ai vach'ment + envie de vivre. 

Avant, je pouvais crever demain que ça m'inquiétait pas plus que ça. Là, j'ai vraiment, vraiment envie de la voir grandir, je fais gaffe quoi. ^^

J'ai beau réfléchir, rien n'a vraiment changé. Je suis toujours aussi débile, j'ai toujours autant d'humour noir, même envers elle, je m'en tape de ce que les voisins pensent de moi quand je rentre saoule à 9h du matin avec les copines, j'aime la faire garder pour profiter avec mon chéri, mes cops ou seule, j'aime toujours mes moments de tranquillité, je ne pense pas qu'à elle, je n'oublie pas mon couple ni mes amis...

Le normalisme... 

Si tu es enceinte ou que tu hésites encore à te reproduire à cause des appréhensions que ces bouffonnes s'obstinent à te foutre dans la tronche alors que y'a vraiment rien de compliqué là-dedans, sois tranquille, si à la base t'es pas une tête de nœud, y'a aucune raison que tu le deviennes une fois maman. :)

Et pour toi, qu'est-ce qui a VRAIMENT changé ? (sachant que la réponse "J'ai enfin trouvé un sens à ma vie si pourrie du KU avant" est chiante.)

Bisou sur l'utérus ! ♥ 

5 commentaires:

  1. Ca me fait du bien ton article...

    Car des raisons de pas en avoir j'en ai des tas. Maius surtout parce que j'ai mon père qui me juge a crevé et que j'ai pas envie de l'entendre râler encore un peu plus. Déjà que pour lui je suis immature (j'aime les jeux vidéos, j'ai pas CDI, je suis pas une fée du logis et je plutôt du genre à procrastiner... donc pas mature pour le super maniaque, en CDI depuis j'sais plus quand, ultra organisé qu'est mon father) J'ai pas envie qu'il me fasse descendre les services sociaux sous prétexte qu'il y a un peu de poussière/ des poils de chiens/ une manne pas repassée. La cerise c'est d'avoir déjà entendu "quand tu aura un enfant, il faudra que tu sois normale" sous entendu: plus de fringues ni de lipstics noir, plus de tifs colorés (bon là y sont rouges) et de fringues bizarres... être dans la norme quoi...

    Bref, je flippe encore et toujours même si j'ai envie d'être mère et que je sais déjà que je pourrais compter sur mon mari (les enfants ça se fait à deux, ca s'assume à deux dit-il) et une patronne extrêmement compréhensive qui ADORE les enfants.

    Mais je bloque... et c'est con!

    Merci en tout cas d'avoir gardé ton humour bien à toi, ça donne le sourire :)

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  2. "j'aime les jeux vidéos, j'ai pas CDI, je suis pas une fée du logis et je plutôt du genre à procrastiner..." Tu viens EXACTEMENT de me décrire !! Et pourtant, tu vois ?
    Autre chose, les gens tu les emmerdes. Malgré tout le respect pour ton papa, c'est TA vie et c'est pas à 45 piges que tu pourras te décider hélas...
    Les enfants ont une incroyable capacité d'adaptation et de non jugement. Ma fille se fout éperdument de mes piercings et de mon odeur de tabac froid. ^^ La bise Cari, et vis pour toi !

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    1. OUAIS CARI JE TE SOUTIENS A FOND !!

      Fais ta life !!!!!!!!!!! et tu seras une super mom j'ne suis sure !

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  3. Wow ! merci pour ton article si tu savais comme c'est rassurant ! je me lance, là, à 36 balais et j'avoue que j'ai pas mal d'appréhensions!! Mais bizarrement pas celles de devenir gagadébilos de ma progéniture (quoi que) meme si je sais que je vais forcément craquer et me la bader...pour le reste je sais pertinemment que si je suis encore débile, immature, insouciante (à non ça non c'est fini depuis longtemps), procrastineuse (à ça poui !), buveuse de bières et autres délices alcoolisés, fan de concerts et festivals et j'en passe, à 36 ans, je pense que je vais le rester !!! j'ai une petite crevette qui pousse là en moi en ce moment, et ouais ce qui me fait flipper c'est de la perdre, c'est que rien ne se passe normalement etc... pour la suite, j'ai surtout envie de faire partager ma vie et mes délires à cet être qui arrive...tente juste d'alléger un peu la lourdeur du monde qui nous entoure...pour elle, pour lui, pour nous.
    Donc pour l'instant qu'est ce qui change pour moi? euh ben à part que je bois de la bière sans alcool (c'est pas gégé mais c'est mieux qu'un jus de papaye-goyave-caca), je suis toujours aussi anxieuse, je dors toujours aussi mal, et je pète toujours autant et meme plus!!! non je plaisante je laisse faire la nature là car de toute façon j'ai pas le choix! mais j'espère de tout mon coeur ne pas devenir trop chiante et aveugle quand je serai maman, là.
    Et toi je t'embrasse et te remercie vivement car tu as ce don pour que je me sente NORMALE !! car si toi aussi tu vis les choses ainsi c'est que je ne suis pas seule ! merci !!!
    bises de l'océan et j'espère te croiser cet été à New port beach!
    Virg

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